façonnage et facture

FAÇONNAGE ET FACTURE

Dans le façonnage de nos créations, l’écriture de la chorégraphie prend généralement (*) source dans la musique et ses composants, qu’elle soit préexistante ou en devenir. Les dicibles et les indicibles de la musique et de la danse sont très proches. Il est aisé de transposer la terminologie de l’une vers l’autre discipline. Leur dialogue est sans fin, les possibilités de relation sont multiples, qu’elles soient puisées dans la partition ou dans le caractère de l’œuvre musicale.

L’œuvre musicale choisie va induire une première recherche spécifique, voire musicologique. Puis, la recherche va s’étendre vers d’autres domaines : histoire, littérature, cinéma, philosophie, politique, art plastique, science, etc. Ce temps d’exploration et d’apprentissage est indispensable pour commencer à définir la « vision », cerner le noyau, répondre à l’éventuelle question originelle. C’est aussi dans ce temps de recherche que se dessinent la dramaturgie, les prémisses esthétiqueset les besoins techniques de la création à venir.

Fort de tout le matériel récolté et des choix artistiques et techniques identifiés, un dispositif est conçu. Ce dispositif se compose de cadre(s), de systèmes de relations interdépendantes ou pas, activées par des règles et des tâches propres et dans lesquels jouent différentes disciplines.

RYTHM (2015) © DR

La facture de nos créations rassemble l’ensemble des opérations orchestrées et réalisée pour que la création devienne matérielle, physique. Elle dépend évidemment du dispositif. Parfois, elle est classique, parfois, elle va intégrer des étapes techniques plus ou moins importantes, plus ou moins technologiques. Les temps de répétitions intègrent les temps nécessaires au développement et à l’intégration de chaque discipline. Un programmeur peut travailler deux mois sur un projet, un compositeur six, un musicien dix jours, un danseur entre trois et huit semaines. La planification des différent-e-s artistes et technicien-ne-s doit être pensée dans une économie intelligente et au service de la progression de la réalisation de l’œuvre.

Le renouvellement du mouvement (la langue), du dispositif, du façonnage et de la facture nous protège de la répétition et de l’artisanat. Nous voulons œuvrer dans le vivant, le critique, le sensible.

(*) la génération d’une création par un livret ou un recueil de textes apparaît dans nos procédés et façonnages depuis 2015, lorsque Mié Coquempot a mis en scène et chorégraphié l’opéra de chambre AOI – yesterday’s glory is today’s dream de la compositrice Noriko Baba. Depuis, cette dimension narrative est de plus en plus importante dans nos créations et créations dédiées. Ce sera le cas pour la nouvelle création DARK MATTER.